Quelles solutions pour le recyclage des déchets du bâtiment ? 2005/03.03
Fin des années '80, la protection de l'environnement commençait à occuper une place significative parmi les grands enjeux de notre société, mais pour une majorité d'entre nous, ce n'était encore qu'une utopie. De fait, il n'était pas vraiment possible de faire autrement que d'envoyer les déchets, y compris ceux issus de la construction et de la démolition, à la décharge.

La gestion des déchets est peut-être plus complexe dans l'industrie de la construction que dans d'autres branches d'activité, notamment pour les raisons suivantes :
- le secteur n'est pas directement concerné par le choix des matériaux; celui-ci est le plus souvent du ressort du client qui, lui-même, délègue une large part de la responsabilité de la gestion de la construction à d'autres intervenants (locataires, sociétés de gestion)
- au stade du projet, il est difficile de prévoir la quantité et la nature des déchets qui seront produits, la façon dont ils seront transportés, leur destination finale; de tels métrés ne sont presque jamais établis
- la production des déchets, en particulier lors de la démolition, de la transformation et de la rénovation du bâtiment, est loin d'être constante et homogène
- l'entrepreneur a en général l'entière responsabilité de la gestion des déchets, sans pour autant être rémunéré de façon appropriée
- le secteur n'a pas de lien direct avec le marché des déchets et il n'existe pas de recette ou de formule toute faite; la gestion des déchets est très variable selon le type de chantier, sa durée et sa localisation, selon le corps de métier concerné et selon le contrat conclu avec les sous-traitants
- les solutions existantes ne sont pas connues de tous, les distances de transport peuvent être dissuasives, les délais d'exécution trop courts, la concurrence rude
- la législation nationale, régionale ou locale est complexe, notamment de par la structure fédérale du pays, pas toujours appliquée de façon cohérente; de plus, les exigences administratives sont jugées trop lourdes (permis d'environnement, démarches en matière d'enregistrement, d'études d'incidence, d'autorisations diverses, etc.).
Aujourd'hui encore, un certain nombre de déchets que les entreprises produisent ou utilisent posent des problèmes qui ne sont pas toujours résolus de façon satisfaisante : terres de déblai, laitiers et scories, phosphogypse, mâchefers de cendres d'incinération d'ordures ménagères, pneus usés, verre difficilement recyclable, châssis de fenêtre, sables de fonderie, plastiques divers, déchets de bois dont il n'est pas facile de préciser le degré de pollution par des peintures ou des produits d'imprégnation, déchets de membranes bitumineuses (en principe inertes) ou goudronneuses (toujours dangereuses), déchets de peinture (tous considérés comme dangereux), ...
CCW (Confédération Construction wallonne) : www.ccw.be (Guide des déchets)
FOREM (Office wallon de la formation professionnelle et de l'emploi) : www.leforem.be
IFAPME (Institut wallon de formation en alternance des indépendants et petites et moyennes entreprises) : www.pleiad.be
CIFFUL (Centre interdisciplinaire de formation de formateurs de l'université de Liège)
TRADECOWALL (Traitement des déchets de la construction en Wallonie) : www.tradecowall.be
Plusieurs solutions industrielles développées récemment visent à apporter une réponse aux problèmes rencontrés, mais aussi à mettre en place des filières complètes et, si possible, rentables de récolte et de traitement de déchets de construction. Leur mise en oeuvre se déroule parfois de façon lente et difficile, compte tenu des difficultés d'obtenir les moyens financiers, le permis d'exploitation, les conditions de collecte favorables. L'avenir dira dans quelle mesure ces solutions sont rentables.
Géotechnique et Structures